top of page
279935362_10225539255242010_334623310248538987_n.jpg

  • Merci de votre témoignage si riche et profond... Je n'ai pas beaucoup de mots pour témoigner de la façon dont vous m'avez touchée. J’ai ouvert votre livre un matin, en voyage vers l'Allemagne que je ne connaissais pas, et l'ai refermé le soir même car je ne pouvais pas le lâcher, comme en quête avec vous d'avancer, d'éclairer, de sentir, de résoudre, de traverser, de rencontrer, de trouver!...le rythme qui ponctue les mots et les images, les lieux et les âges, m'a emportée dans un voyage qui n'étant pas le mien m'a fait tout de même sentir un peu de notre humanité commune... Bravo de ne pas avoir lâché, d'avoir persisté à vivre malgré tout, pour vous et pour nous, l'individuel et le collectif étant intimement liés. MERCI et belle Vie. VR

 Yvan Tetelbom nous raconte son errance dans un monde trop violent, mais aussi sa reconstruction rendue possible grâce à la poésie.Un enfant insouciant, émerveillé par la vie, est soudain figé dans son élan par la destruction de son innocence, dont la déflagration le projette dans un monde trop dur pour lui. Un chemin d’errance et de solitude au cours duquel il est confronté à la violence de la guerre d’Algérie, à la douleur de l’exil, à la brutalité de l’antisémitisme, au piège de l’illusion, à l’âpreté du monde politique et carcéral, à la mort, au sexe, à l’amour, à la culpabilité. Un chemin de croix éclairé par une passion qui le métamorphose : la poésie. Elle lui permettra de survivre et de devenir VIVANT !…Ce témoignage émouvant nous transporte dans les souvenirs d'Yvan Tetelbom : poète, interprète et magicien des mots. C'est par l'écriture qu'il arrive à exiger la vérité et à briser la voix du silence.

 

 

EXTRAIT

Mon village, c’est mon pays. C’est mon enfance. C’est mon langage. C’est mon identité. C’est mon ancrage. C’est mon histoire personnelle. Je suis kabyle et fier de l’être. Mon enfance est constituée de ce sable cristallin brûlé par le soleil, dont les grains soulevés par le sirocco, s’échappent vers le ciel en nuées naturellement chorégraphiées. Mon enfance, ce sont ces heures folles à courir avec Arezki sur la plage des caroubiers. Mon enfance, ce sont des états hérétiques de liberté à faire l’enfant-oiseau sur les toits des maisons recouvertes de tuiles en terre cuite, au risque de poser malencontreusement un pied sur l’une d’entre elles plus branlante que les autres. Mon enfance, ce sont ces moments d’extase à me rassasier de pain bourré de mie imbibée d’huile d’olive, à me délecter de corail d’oursins saupoudrés de beurre, de citron, à m’empiffrer de sardines argentées, à me régaler de zlabias, de makroud pataugeant dans leur miel, à m’enivrer de halwa en pâte de sésame. Mon enfance, ce sont des furiosités à dévaler en patin à roulettes, à la vitesse d’un champion, la rue principale en forte inclinaison, au risque de ne pouvoir stopper mon élan. Sinon, c’est l’accident comme ce jour où je tape frontalement dans un muret et me retrouve, groggy, la tête en sang, avec probablement un traumatisme crânien. Dans ce village du bout du monde, il n’y a pas de médecine des radiographies, des analyses. C’est la loi des hommes sauvages. L’on meurt vite en cas d’accident et si l’on ne meurt pas tout de suite, l’organisme se renforce et ça immunise contre toutes sortes de maladies.

 

À PROPOS DE L'AUTEUR"J’avais un rêve : vivre de ma poésie… Objectif atteint !" Ainsi s’exprime Yvan Tetelbom. Né en Kabylie, il écrit des poèmes et les interprète sur scène, en France et à l’étranger. Spécialiste en poétique du langage, il intervient régulièrement dans des écoles jusqu’à des universités, mais aussi dans des lieux de souffrance tels que les prisons, les hôpitaux psychiatriques, les centres d’accueil et au cœur des cités dites «sensibles». Il livre son premier récit, issu de ses blessures et de ses succès, comme un témoignage dédié à toute l’Humanité.

CRITIQUES

 j’ai fini ton livre, du moins tes pages, prises dans ce réseau rêve et réalité, présent, passé, qui s’entrecroisent harmonieusement, pour nous donner envie de suivre ce personnage, jusqu’au bout de ses souvenirs, de sa réalité, mais aussi de ses pertes de repères. C’est un chemin étonnant, émouvant, que tu as su ouvrir à tes lecteurs, et parce que tu ne les guides pas, leur donner envie de t’y suivre pour se perdre et se retrouver à leur tour. En tous les cas, merci. J’ai aimé, pour tout ce que cela révèle de sincérité, de sensibilité, et de belle écriture.

C’est une écriture dense (j’avais écrit “danse !”) foisonnante, orgasmique… J’aime aussi toutes vos incises géographiques, historiques, spirituelles, les références précises dans la chair même du récit et pas dans d’insupportables notes en bas de page. J’aime le fait qu’elles ne soient pas entre parenthèses parce qu’elles sont aussi importantes que tout le reste, ces remarques, elles jaillissent de la même source que tout le reste, la seule différence est dans l’intention que vous y mettez : est ce que je parle au cœur ou à la raison de mon lecteur, et pourquoi je me priverai de ces précisions qui sont pour moi aussi indispensable que le reste ? Il est dans ce nouveau récit des phrases monuments tels des châteaux maritimes (je pense ici à la digue immergée du château de la Napoule). Votre écriture est comme telle, sauvage, ronde, aventureuse et réconfortante) Incroyable surprise aussi que ce poème de Rimbaud en place liminaire … Savez-vous que c’est l’un de mes préférés ? Vous vous exprimez dans un langage que mon âme comprend Merci pour ce voyage ou les lignes du temps et de l’espace s’emmêlent avec virtuosité, je ne me suis jamais sentie perdue dans vos ellipses quelles qu’elles soient. Ludmilla est pour moi une autre Nadja, une incarnation réelle terriblement incomplète de l’idéal amoureux qu’on ne côtoie qu’en rêve, réminiscence d’une vie antérieure, rêve dont vous faites d’ailleurs état dans votre récit. La scène du double portrait a la force d’une parabole. Celle de la recherche de l’identité via le retour au pays natal sur les traces de souvenirs d’autrui est également remarquable de pudeur et d’humilité Je suis vraiment heureuse d’avoir pu vous lire de nouveau et d’avoir ce retour tellement précieux de votre vision de l’événement épidémique. Sous votre plume il devient fiction, relégué à une autre temporalité, sous votre plume on le dépasse et on regarde vers l’avenir.

bottom of page