YVAN TETELBOM artiste poète-Ecrivain
site offciel
SÈTE 2022
sous les couleurs de mon pays d'enfance l'Algérie
CRITIQUE DE VIRGINIE FONGARO, spectatrice
Des pupilles qui roulent comme des billes dans la poussière de l'enfance. Le cheveu grisé par le vent, l'expression transfigurée dans un passage étroit d'ombre et de lumière, où se creusent des galeries improvisées. Un écho de fêlure dans l'éclat de son âme.
10 jours de folie poétique
Les plus beaux souvenirs
Photo J.P. César, Fitaki Linpé, Ion Monteanu, Julien Ioanascu, Gilles Hutchison, Marie Proust, Diane Beauchamps
INVITÉ A SÈTE SOUS LES COULEURS DE L'ALGÉRIE
DE MON ENFANCE
interview à radio festival par Philippe Tancelin
avec MONCEF GACHEM / TUNISIE
avec la poétesse potuguaise : Maria Gracété Besse
Yvan TETELBOM, poète Juif Kabyle invité au Festival de Poésie Internationale à Sète
Par
20 août 2022
J’ai participé du 22 au 31 juillet 2022, à l’un des plus grands festivals de poésie en France. C’était à Sète, où plus de cent poètes issus de toutes la méditerranée, parmi lesquels Moncef Ghachem grand poète tunisien, étaient invités. Je représentais l’Algérie. Quelle fierté pour l’enfant juif d’Azeffoun ex-Port Gueydon, de porter les couleurs de son pays dont il a été séparé contre son gré, en 1962. Aucune trace dans les médias algériens, aucun remerciement venant des sphères du Pouvoir, comme s’il était honteux qu’un juif affiche son identité kabyle et le clame en tous lieux, en tous pays.
Voici un extrait de la préface que me consacre Tassadit Yacine, Anthropologue Algérienne, directeur d’études en sciences sociales, dans mon 2ère roman LES TEMPORALITÉS paru aux éditions Libre2lire :
Il a perdu l’Algérie et la Kabylie mais il les a enserrées pour l’éternité au fond de son cœur et au creux de sa mémoire. Il écrit des livres, il les remplit à craquer d’histoires, de légendes, de héros ; car il veut remplir un vide, celle de la perte, il trace et retrace les repères, dans l’espoir de retrouver le chemin du retour ; il clame son identité kabyle, il veut qu’on l’entende, qu’on le reconnaisse. Il est le frère de Djaout, de Mammeri, Féraoun, Pellégri, Jean Sénac et tous ceux (et celles) qui, comme lui, aiment cette terre amoureusement, sensuellement, qui sont morts pour elle. Sans elle, la vie n’a pas de saveur. Incompris des hommes d’ici-bas, Yvan, finit par s’adresser aux esprits de l’au-delà… Peut-être comprendrontils sa quête… son histoire, celle d’un homme sincère qui recherche sa terre ! Celle du juste qui fera fleurir « l’arbre de vérités ».
Lors de la soirée de clôture du festival, devant plus de six cent personnes, j’ai dit un poème de ma composition précédé de quelques mots de présentation, en hommage à Si M’hand U M’hand, auquel je m’identifie. Ce poème a reçu un accueil enthousiaste du public.
On vieillit mal en exil, Loin de s’adoucir, le mal du pays se fait plus violent, d’autant plus vif que l’avenir se rétrécit. Comment survivre à cette peine immense. COMMENT A SURVÉCU LE GRAND POÈTE SI MOHAND U M’HAND. Dans ce poème, ÉCRIT sur les lieux mêmes de son enfance, je lui rends hommage. Son destin bascula en 1871 lors de la première révolte des Algériens contre les Français. Son père fut exécuté, son oncle, déporté en Nouvelle Calédonie et sa famille fut dispersée. Déraciné et seul, Si Mohand devint un poète errant. Dès lors, il dira des poèmes de village en village sur les thèmes de l’exil, de l’Amour, de sa terre natale, et du destin.
Longtemps
Le ciel fut noir
Au-dessus d’Ichéraouen
C’était un ciel déraciné
Dans un monde immonde
Longtemps
Tes larmes, Oh Si M’hand U M’hand
Cachèrent le cri des ruines fumantes
Du sang, de la colère
De l’enfance mise à mort
Longtemps
Tu marchas tel un poète imam
Au fil des oueds
Dans l’antre des montagnes
Et le silence des martyrs
Pour répandre
Le verbe et la fierté kabyles
Yvan TETELBOM